Prisons: des gardiens bloquent la Santé à Paris, intervention de la police
Plusieurs dizaines de surveillants de prison ont bloqué mardi matin la porte de la prison de la Santé, à Paris (13e arrondissement), provoquant l'intervention des CRS pour tenter de les déloger.
Photographe : Stephane de Sakutin AFP/Archives :: Des journalistes devant la prison de la santé à Paris le 18 mars 2008
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photo :
Stephane de Sakutin , AFP
A partir de 05H30, les manifestants ont entrepris d'édifier de petites barricades avec des palettes et des pneus pour empêcher toute sortie. Les policiers sont intervenus à plusieurs reprises pour tenter de les repousser, au corps à corps, sans utilisation de gaz lacrymogène.
Peu après 07H15, la police a commencé à enlever des palettes et s'est retrouvée à la place des manifestants, devant la prison, alors que ceux-ci étaient relégués à la place occupée précédemment par les CRS, ont constaté les journalistes repoussés à 150 m du lieu de la bousculade.
"On n'est pas des voyous", criaient les surveillants de prison, portant des masques chirurgicaux et arborant des signes d'identification de leur syndicat: chasubles de l'Ufap ou badges FO. Ils avaient déployé des banderoles avec le slogan "Bienvenue au ministère de l'injustice".
A 08H00, ils ont laissé entrer des fourgons dans la prison.Lire aussi
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lire la suite Jean-Philippe Thomas, secrétaire régional de l'Ufap-Paris a déclaré à l'AFP: "il y a des extractions de prévues, pour les sortir il faudra me sortir. Cette action est représentative de tout ce qu'on connaît dans les prisons".
Jean-François Forget, secrétaire général de l'Ufap, a accusé les forces de l'ordre d'avoir dégagé "à coups de matraques et de gaz lacrymogènes" les prisons de Fresnes (Val-de-Marne) et Fleury-Mérogis (Essonne). Par ailleurs un surveillant s'est plaint à la Santé d'avoir "reçu une décharge électrique".
"On va demander des explications à la ministre de l'Intérieur" car il s'agit d'un "mouvement pacifique", a observé M. Forget.
Mardi matin à Fresnes, une centaine de surveillants s'est rassemblée devant la prison et a mis en place un barrage de palettes, pneus et poubelles. Les surveillants ont toutefois laissé sortir sept membres du "gang des barbares" pour ne pas gêner la tenue de leur procès, mais voulaient empêcher les autres extractions, selon Christophe Madeleine, secrétaire local de FO-pénitentiaire (majoritaire à Fresnes).
Exprimant un "ras-le-bol" général, les principaux syndicats de surveillants pénitentiaires ont appelé "à amplifier" le blocage des prisons, entamé lundi et suscitant plusieurs interventions des forces de l'ordre.
Lundi soir, des incidents avaient opposé entre 200 à 40O surveillants de prison à des gendarmes mobiles et CRS, près de la maison d'arrêt de Fleury-Mérogis.
L'Ufap-Unsa, FO-pénitentiaire et la CGT-pénitentiaire sont reçues mardi matin au ministère de la Justice.
Selon Guillaume Didier, porte-parole de Rachida Dati, la ministre de la Justice entend "annoncer" aux syndicats "de vive voix qu'elle va porter à quatre le nombre de gardiens pour la surveillance de nuit dans les plus petits établissements alors qu'elle est actuellement assurée par trois fonctionnaires".
"Aux syndicats de nous désigner les établissements prioritaires", déclare M. Didier dans France-Soir, avant d'ajouter: "la ministre a en outre décidé de la création d'un bureau d'aides sociales au plan national dès le 1er juillet".