Etudiants français tués: au procès à Londres un accusé reconnaît le cambriolage

Etudiants français tués: au procès à Londres un accusé reconnaît le cambriolage


Le procès des deux Britanniques inculpés du meurtre sauvage de deux étudiants français en juin 2008 à Londres, s'est ouvert mercredi pour cinq semaines devant un tribunal de la capitale britannique avec un premier revirement d'un des accusés Photographe : Shaun Curry AFP :: Les parents de Laurent Bonomo, arrivent au tribunal à Londres le 22 avril 2009 pour le procès des meurtriers présumés


photo : Shaun Curry , AFP

AFP/Scotland Yard/Archives :: Portraits non datés de Gabriel Ferez et Laurent Bonomo, tués à Londres en 2008


AFP/Scotland Yard/Archives
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Daniel "Dano" Sonnex, 23 ans, et son complice présumé, Nigel Edward Farmer, 34 ans, sont accusés de meurtre, séquestration, cambriolage et incendie volontaire. Ils avaient plaidé non coupables à l'automne de tous les chefs d'accusation, pour lesquels ils encourent la réclusion à perpétuité.
Mais peu après l'ouverture de l'audience devant le tribunal de l'Old Bailey, en présence de plusieurs parents des victimes, l'avocat de Daniel Sonnex a annoncé que son client avait finalement décidé de plaider coupable de cambriolage (deux téléphones portables, deux cartes bancaires et deux consoles de jeux portables avaient été volés sur les lieux du drame). Il n'a en revanche pas changé de position sur les autres chefs.
Le verdict est attendu au plus tard le 5 juin.
Olivier Ferez et Françoise Villemont, les parents de Gabriel Ferez, et le père de Laurent Bonomo, Guy, étaient présents dans la salle d'audience, à quelques mètres seulement du box des accusés.Lire aussi

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"On est dans une situation qui est totalement improbable", a déclaré après l'audience Guy Bonomo. "Voilà, on ne comprend pas ce qui s'est passé. On veut savoir comment ça s'est passé, pourquoi ça s'est passé et on va découvrir tout cela ensemble."
"Je dis +situation improbable+, parce qu'il n'a rien à voir avec une histoire comme ça. C'était un étudiant, je ne pense pas qu'il s'est battu un jour", a-t-il poursuivi, insistant: "Il n'a rien à voir avec tout ça".
Daniel Sonnex, cheveux noirs courts et fin collier de barbe, est apparu très amaigri par rapport aux audiences de l'automne.
Vêtu d'un costume noir, d'une chemise blanche et d'une cravate noir et blanc, l'homme, décrit comme "dangereux" par Scotland Yard dans un avis de recherche, n'a pris la parole que pour dire qu'il plaidait "coupable" de cambriolage.
Son complice présumé --chemise bleu pâle, cravate bleu et pantalon sombre-- ne s'est exprimé que pour confirmer son identité. Chômeur sans domicile fixe, il s'était livré à la police peu après les meurtres. Il avait été arrêté puis immédiatement hospitalisé pour des brûlures aux bras et aux mains.
Les 12 jurés -- six hommes et six femmes-- ont prêté serment en début d'après-midi.
Les débats sur le fond commenceront vendredi. Jeudi, le juge doit notamment décider si la presse est ou non autorisée à rapporter ou non pour ne pas nuire à l'équité du procès.
Les familles sont "vraiment anxieuses", a souligné Marie-Claire Sparrow, avocate londonienne de Mme Villemont et des parents de Laurent Bonomo.
"Ca va être pénible, les premiers jours vont être très, très, très, très pénibles, parce qu'il y a certaines preuves qui vont sortir qui vont à mon avis être déplaisantes à voir", a-t-elle estimé.
Selon elle, l'accusation va notamment montrer des photographies "atroces et pénibles" des victimes.
Les corps de Gabriel Ferez et Laurent Bonomo, tous deux âgés de 23 ans, avaient été retrouvés le 29 juin 2008 dans le studio loué par ce dernier à Stirling Gardens, dans le quartier de New Cross (sud-est de Londres).
Ils avaient été ligotés, bâillonnés et lacérés de plus de 240 coups de couteau au total sur le cou, le dos, le torse et la tête, avant que le studio ne soit incendié vraisemblablement pour tenter d'effacer des preuves. Le mobile de ce double meurtre, qui avait choqué les opinions publiques en France comme en Grande-Bretagne, reste à ce jour un mystère.